Environnement

Bois-énergie : une filière économique locale, vertueuse et circulaire

Parce qu’environnement rime avec développement, la Communauté de Communes n’a pas attendu les obligations réglementaires pour engager des actions pragmatiques pour réduire ses émissions de gaz à effets de serre, la pollution atmosphérique, sa dépendance énergétique et sa vulnérabilité face au réchauffement climatique. Le développement d’une filière bois-énergie locale participe de cette volonté de développer, de manière très concrète, des alternatives d’avenir aux énergies fossiles. Le vendredi 23 février, les 8 agriculteurs fournisseurs de bois se réunissaient au GAEC du Gohlud à Camors pour faire le bilan de cette collaboration vertueuse, action concrète du futur Plan Climat d’Auray Quiberon Terre Atlantique.

Agrandir l'image, .JPG 352Ko (fenêtre modale)Agrandir l'image, .JPG 352Ko (fenêtre modale)

Le bois, un gisement local important et renouvelable

Dès 2010, la Communauté de Communes, qui s’inscrit dans une dynamique de développement durable, cherche une alternative locale aux énergies fossiles pour chauffer le futur Centre Aquatique communautaire situé Porte Océane à Auray. En ce sens, elle identifie, à l’échelle du Pays d’Auray, près de 11 800 Tonnes de bois mobilisables chaque année et, pour des raisons économiques et environnementales évidentes, entame l’année suivante une démarche qui aboutira à la création de la filière locale bois-énergie, associant collectivités, entreprises, et agriculteurs locaux.

600 tonnes de CO2 économisées chaque année

Aujourd’hui, le Centre Aquatique Alre’O, le cinéma et l’hôtel-restaurant connectés au réseau de chaleur consomment chaque année environ 2300 MW, soit l’équivalent de 400 foyers. Pour produire cette énergie, 800 tonnes de bois déchiqueté sont nécessaires. L’utilisation de cette ressource située dans un rayon de 30 kilomètres autour de la chaufferie, et dont la manutention, le chargement, le transport, le déchiquetage et le stockage sont assurés par des entreprises locales, permet d’éviter la production de 600 tonnes de CO2 (source : diagnostic Plan Climat Air Énergie Territorial), soit la quantité émise tous les ans par 160 voitures.

13% du bois issus de l’entretien du bocage

Sur ces 800 tonnes nécessaires chaque année, 87% sont issus des travaux d’entretien des Communes, des gestionnaires d’espaces naturels, des élagueurs et… des tempêtes. Les 13% restant proviennent de la gestion nécessaire des talus situés entre les parcelles agricoles qui, s’ils sont bien entretenus, dessinent le paysage breton, maintiennent la biodiversité, préviennent des inondations, protègent les milieux aquatiques et abritent du vent les cultures et le bétail. C’est tout l’engagement des 8 agriculteurs fournisseurs de bois qui, avec attention et bienveillance, élaguent tous les 15 ans les arbres et arbustes du bocage.

Une collaboration collectivité-agriculteurs vertueuse

« Je suis ce projet depuis ses origines et participe activement à son développement. C’est aujourd’hui un point d’étape. Depuis maintenant 4 ans, nous assurons une gestion durable du bocage qui devient ainsi une source d’énergie renouvelable pour la collectivité et une source de revenu complémentaire pour les agriculteurs que nous sommes. Il était important de pouvoir se réunir, avec les élus et techniciens de la Communauté de Communes et mes collègues agriculteurs engagés dans la démarche. Cette dimension de proximité, d’échanges, de partage d’expériences, de pratiques est essentielle à la réussite et la pérennité d’un tel projet. J’ai moi-même souhaité présenter le travail que je mène depuis deux ans, ici à Camors, sur mon exploitation, pour reconstruire et créer de nouvelles haies qui font l’identité et la bonne santé de nos territoires ruraux » explique Yvonnick Guéhennec, gérant du GAEC du Gohlud.

Lorsqu’économie rime avec écologie

« C’est tout l’intérêt d’une filière économique vertueuse, locale et circulaire. Les retombées économiques et environnementales sont 100% locales : agriculteurs, entreprises, techniciens des installations. Pour les usagers, cet engagement politique permet également de baisser le prix de l’entrée au Centre Aquatique, tout en garantissant la qualité de service et d’accueil d’un équipement communautaire très bien chauffé, grâce à du bois issu du territoire. Géré durablement, comme le font les agriculteurs partenaires, ce gisement permettrait même de développer d’autres réseaux de chaleurs, d’autres initiatives locales et vertueuses. C’est le sens du Plan Climat dont l’écriture mobilise actuellement de très nombreux acteurs, bien au-delà du monde agricole.  Transport, tourisme, économie, logement… Ce document, que nous soumettrons au vote du Conseil Communautaire du 6 avril prochain, précise l’ensemble des actions pragmatiques, collaborative et partagée qui, à l’instar de la filière bois énergie, permettront au territoire, d’ici 2030, de réduire de 40% les émissions de gaz à effet de serre, de 30% les consommations énergétiques, et atteindre 32% d’énergies renouvelables. De cette manière, nous participons, localement mais concrètement, aux objectifs fixés dans le cadre de l’accord international de limitation du réchauffement mondial entre 1,5 °C et 2 °C d’ici 2100 » souligne Aurélie Rio, Vice-président à la Transition énergétique d’Auray Quiberon Terre Atlantique.